Les sites étaient tout sauf ergonomiques, ils étaient pleins de couleurs criardes et d’effets clignotants. Mais vous étiez déjà content de surfer sur le web. Il y avait peu d’informations disponibles mais la lenteur de votre connexion vous permettait heureusement de vous en contenter.
Ils étaient trop occupés à créer des bannières clignotantes. Il n’y avait pas de référenceurs et encore moins de rédacteurs web.
Résultat, on ne se prenait pas la tête : on copiait simplement les écrits papiers au format numérique. Les sites ne répondaient à aucun standard web et le seul langage qui existait était le HTML.
Mais ne vous méprenez pas : le contenu disponible était qualitatif et pertinent puisqu’il fallait s’y connaître en langage HTML pour publier ou être un grand site d’information.
Seulement pour lire, il fallait s’accrocher à votre écran. Le contenu était compact, interminable, avec peu ou pas de paragraphes, pas d’images (elles mettaient trop longtemps à charger pensez-vous !).
Les contenus étaient uniquement factuels, scientifiques et peu de place était laissée à la créativité à part peut-être dans les polices d’écriture et les couleurs flashy utilisées…
Dans les années 2000, alors que vous achetiez votre premier Nokia 3310, que vous regardiez Charmed et Buffy dans la trilogie du samedi et que vous découvriez Avril Lavigne, de plus en plus de foyers se connectaient à internet. C’est la naissance du web 2.0 selon la formulation rendue célèbre par Tim O’Reilly, essayiste et entrepreneur irlandais (vous l’auriez deviné !) ayant émigré aux Etats-Unis pour devenir éditeur d’ouvrages informatiques*.
C’est une référence au sein de la communauté World Wide Web. On assiste aux débuts de Wikipedia en 2001, des sites de petites annonces, des réseaux sociaux et des blogs. Les internautes s’informent de plus en plus auprès de blogueurs réputés et donnent leur avis dans les commentaires, ce qui n’était pas possible avec les médias traditionnels. Ils peuvent aussi raconter leur vie sur la toile à travers des blogs personnels.
Les éditeurs de site prennent alors conscience de l’importance de la présentation et de la mise en forme des contenus. Les premières études sur la lecture sur écran font leur apparition et le développement de l’eye tracking permet d’améliorer l’ergonomie des sites internet et des contenus écrits.
On se base alors sur l’écriture journalistique pour définir les premières règles de la rédaction web. Les phrases sont plus courtes, les contenus plus aérés, les titres deviennent explicites et incitatifs, des images sont ajoutées, les typos sont rendues plus lisibles pour les écrans, les mises en gras et en italique sont réservées aux éléments importants, les liens hypertextes sont rendus clairement identifiables.
Le référenceur web fait son apparition et utilise Google, déjà premier moteur de recherche écrasant la concurrence, pour essayer d’apparaître le premier dans les moteurs de recherche.
Le but du jeu à cette époque était de placer le maximum de mots-clés dans un minimum de texte. C’est aussi l’ère des pages et des pages de liens avec l’URL écrite en entier. Les gens payaient pour avoir leur lien dessus ! Les articles étaient à faible valeur ajoutée pour monter toujours plus haut dans les résultats de recherche Google.
Les premiers « rédacteurs web » se pliaient aux exigences des référenceurs et jouaient le jeu du keyword stuffing (c’est-à -dire le bourrage de mots-clés). Heureusement cette ère prend bientôt fin et permet une professionnalisation du métier de rédacteur web SEO.
*En savoir plus :
Version : 2.0
Dernière mise à jour : Septembre 2022